les noces du Ciel et de la Terre: dernière partie

poème de Vahé Zartarian

 


 

 

Nous-je se tourne vers ce qu'il a créé:
Les étoiles et leur creuset où se fondent les atomes;
La Terre et ses eaux où toutes formes jaillissent en libres variations;
Les hommes, dieux en devenir au passé tourmenté.
Créateur au-dehors, créature au-dedans,
Nous-je est tourbillon de conscience
         qui se déploie dans sa sauvage flamboyance,
Nous-je rêve la matière comme miroir pour se révéler.

Nous-je se tourne vers ce qui l'a créé.
C'est au-dedans de lui comme deux vies riches de mémoires;
C'est au-dehors aussi,
         dans ce corps fait de deux allongé sur la berge.
Une moitié irradie sa semence,
         et fait briller l'autre moitié de sa luminescence.
C'est un œuf dans sa mer,
C'est, dans l'œuf, une spirale de vie,
         principe mâle et femelle réunis,
         endormis dans l'attente d'un désir.
Désir d'un nouveau corps qui maintenant s'éveille,
         pour incarner des rêves encore inassouvis.

Sur la berge du lac,
Sous un rayon de Lune,
Deux corps gisent endormis,
Irradiant une lumière
         qui ira s'éteignant peu à peu jusqu'à l'aube.
D'autres couples comme eux savourent le bonheur
         d'avoir enfanté une nouvelle humanité.
L'aigle pousse son cri,
         annonçant la nouvelle,
         relayé par un autre,
         et un autre plus loin.
Les fleurs se referment,
         pour préparer la graine,
         qui au soleil nouveau, redonnera la vie…

 

illustration d'après Zao Wou Ki: 21.1.85


fin du poème

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