Kosmogonie

la conscience créatrice

Vahé Zartarian

2017





D’où vient l’univers? d’où vient la vie? que sommes-nous? Chaque époque imagine ses réponses. La nôtre a les siennes élaborées par la science: l’univers, la vie, l’homme, ses pensées, sa conscience, tout émergerait des agitations aléatoires d’une matière inanimée. À y regarder de près, c’est moins plausible qu’il y paraît.

Et si la conscience était première?

Les fait scientifiques se réorganisent alors en un récit de la création qui s’accorde mieux avec nos intuitions et nos expériences:
– des intentions se projettent au cœur de la matière, au cœur de la vie, pour donner formes et mouvements;
– l’univers émerge comme une vaste organisation de pensées projetées par des consciences créatrices;
– chacun devient partie prenante d’un jeu cosmique par quoi la conscience se révèle à elle-même tout en déployant indéfiniment ses créations.

L’auteur appuie son propos sur de nombreux exemples d’expériences de physique, de biologie, d’éthologie, de neurosciences.


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Table des matières


1. la vie terrestre

Mimétisme et coévolutions
L’intention révélée
La danse des molécules biologiques
Les organismes pluricellulaires
Le cerveau
Évolutions globales
Gaïa


2. la vie de la matière

Le métabolisme des galaxies spirales
Cosmologie
Constantes arbitraires
La construction du terrain de jeux
Les constantes universelles


3. la vie rêvée

Aspects du mythe
Mythe de création
Percevoir
Agir


4. la vie avec un cerveau

La fabrique du monde
La fabrique du corps
Un moteur d’inférence
La fabrique du temps
Le libre-arbitre
Attention et attentes
Prises de conscience


annexes

1. Auto-organisation et émergence
2. Gaïa et l’espèce humaine
3. La relativité en trois pages
4. La physique quantique en quatre leçons
5. Le modèle standard de la physique des particules
6. La cascade trophique de Yellowstone
7. L’inférence bayésienne


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prologue

La question de l’origine titille l’humanité depuis … qui sait ? probablement depuis qu’elle se pense. Comme la réponse ne se trouve pas directement sous ses yeux ni dans son esprit agité, elle compense avec son imagination, s’inventant plein d’histoires qui racontent la naissance de l’homme et du cosmos. Histoires selon les cas dites révélées ou inspirées ou raisonnées, ou... Bref, les mythes des origines abondent, tous différents, quand ils ne se contredisent pas franchement.
La science n’a-t-elle pas mis fin à ces fantaisies ? N’est-il pas désormais acquis que l’univers est né d’une sorte d’explosion appelée Big-bang et que l’homme est l’aboutissement d’un long processus évolutif appelé néo-darwinisme qui a pour moteurs le hasard et la sélection naturelle ? C’est vrai que, envoûtés par leurs succès, les scientifiques n’ont pas hésité à étendre le champs d’application de leurs théories pour remonter aux origines. D’où ces histoires qui ont l’air beaucoup plus crédibles que celles d’avant. D’ailleurs, pour bien marquer la différence, personne n’appelle plus ça des histoires, des contes ou des mythes, mais des théories.
A-t-on raison de leur accorder tant de crédit au point que tous les vulgarisateurs les présentent comme des vérités établies ? Pour ma part je ne puis m’empêcher d’y voir autre chose que de nouvelles fantaisies, certes plus complexes que les précédentes, certes étayées par diverses observations, mais finalement guère plus sensées que les autres. Les raisons qui les décrédibilisent ne manquent pas. Nous en verrons quelques unes au fil des pages. Mais dès maintenant je voudrais en présenter deux de portée générale.
Il s’agit tout d’abord du simple constat qu’aucune de ces théories ne prend en compte la conscience, pourtant la seule chose dont chacun de nous puisse être certain.
Et puis il y a le fait que, en science comme ailleurs, succès est trop vite confondu avec vérité. Un exemple avec une théorie mise au rencart depuis des siècles, celle du système de Ptolémée modélisant le mouvement des planètes. À l’apogée de son développement au xvie siècle, en combinant les mouvements sur 55 cercles, elle produisait des prédictions sur la position des planètes à la limite de la précision accessible aux instruments de l’époque. Donc ça marchait, au point que pas grand monde ne voyait la nécessité de changer de modèle. Les raisons de son renversement ont été d’abord d’ordre philosophique, avant que la théorie de Newton n’entre en scène pour apporter un surcroît de précision. Aujourd’hui, plus personne ne croit que les mouvements dans le système solaire résultent d’une combinaison de cercles. Nul ne s’y fierait pour voyager dans l’espace. Pourtant une précision de un pour mille, ce n’est déjà pas si mal, beaucoup de théories modernes ne font pas mieux. Donc on ne saurait déduire de la qualité des prédictions d’une théorie qu’elle a quelque chose de sensé à dire à propos de la réalité. Et ne nous illusionnons pas, les théories modernes ne sont pas différentes. On voudrait bien qu’elles décrivent fidèlement la réalité quand elles ne sont aptes qu’à répondre à des questions du genre : « Si je fais ceci, j’observe cela. »

Ceci dit je me garderai de jeter le bébé avec l’eau du bain. La science reste un outil irremplaçable pour réfléchir sérieusement sur le monde et sur nous-mêmes. Il faut juste savoir la prendre avec doigté pour ne pas la forcer à dire ce qu’elle est inapte à concevoir. Bref, gardons de la science essentiellement cette méthode de confrontation entre idées et observations, et considérons le reste avec circonspection.
Par conséquent, qu’on ne s’attende pas à ce que mes critiques du darwinisme ou du Big-bang débouchent sur une remise au goût du jour de quelques vieilles absurdités :
– non, l’univers, la Terre, et toutes les espèces vivantes n’ont pas jailli achevés il y a 5947 ans et 186 jours d’un éclair de génie divin ;
– non, le monde n’est pas porté par quatre éléphants, eux-mêmes portés par une tortue géante, où tout se rejoue un nombre indéfini de fois en cycles temporels démesurés ;
– non, tout ne s’explique pas par la combinaison de quatre ou cinq éléments ;
– non, l’univers n’est pas conçu spécialement pour notre espèce, ni pour tel ou tel sous-groupe privilégié.

Qu’on ne se méprenne pas, le but de ce livre n’est pas de critiquer systématiquement mais de réorganiser les faits connus en une histoire sensée. Si j’évoque les grandes théories du moment, c’est qu’elles constituent un excellent point de départ. Je reste partisan de l’idée que la science est un outil d’acquisition de connaissances supérieur à beaucoup, quoique pas le seul. Son grand avantage sur d’autres méthodes tout aussi valables mais plus subjectives est de fournir des arguments facilement commu-nicables et consensuels. C’est pourquoi je compte m’appuyer sur de nombreuses observations scientifiques incontestables pour étayer rationnellement et communiquer verbalement mes intuitions quant à la nature de la vie et de son origine, du cosmos et de son origine. On verra ces idées émerger au fil des pages. On verra que cela raconte une histoire cohérente et plausible, plus que les histoires habituelles, allant des particules élémentaires aux galaxies en passant par les êtres vivants sur Terre et la biosphère, jusqu’à nous-mêmes capables de penser tout ça.

La première partie va traiter du monde vivant. L’on verra émerger l’importance et la nécessité de l’intention créatrice, ainsi qu’une nouvelle définition de la vie : l’intention informe la matière pour lui donner formes et mouvements.

La deuxième partie va nous faire voyager des particules élémentaires au cosmos tout entier. Nous verrons les idées de la première partie s’étendre à la matière, qui devient vivante à sa façon.

Dans la troisième partie, je proposerai une nouvelle cosmogonie. Nous verrons l’invention de cette apparence de réalité physique et l’invention du corps pour que se déploie le jeu de la vie.

Enfin, dans la quatrième partie, j’examinerai dans quelle mesure ces idées s’accordent avec les découvertes des neurosciences, c’est-à-dire comment notre cerveau fabrique nos expériences du monde et du corps.

Dans l’écriture, je suis en général plus adepte de l’ellipse que des longues digressions. Dans cet ouvrage plus encore que dans mes précédents j’ai voulu que les idées défilent à un rythme soutenu pour bien faire ressortir l’histoire que je veux raconter. La pédagogie perd ce qui est gagné en vision d’ensemble. Quelques uns pourraient avoir l’impression que cela va parfois trop vite. Surtout qu’ils ne s’inquiètent pas et n’interrompent pas leur lecture si des passages leur échappent. Qu’ils aillent au bout du livre d’une traite pour justement s’imprégner de cette vision d’ensemble, et qu’ils reprennent ensuite la lecture à leur rythme en s’attardant sur telle ou telle idée. Et puis qu’ils dorment dessus, et … pouf ! un matin, au réveil, ces idées seront là comme des évidences. C’est ainsi qu’est né ce livre, en dormant pour trouver les idées, en lisant pour trouver les exemples.



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