Nos pensées créent le monde

Martine Castello et Vahé Zartarian


Sommaire


ANNEXES



Annexe 1

Formalisme, emboîtement, résonance


Introduisons un peu de formalisme. Notons § l'opérateur agissant sur les eidos qui correspond à l'acte d'unir de la Cause Unissante; appelons situation un ensemble d'eidos liés entre eux; notons / l'opérateur correspondant à l'acte de séparer de la Cause Séparante; appelons lyse l'état intermédiaire entre l'union et la séparation, et représentons-la par le symbole o. L'ensemble du processus s'exprime donc ainsi: a§b o A/B , où a et b sont deux eidos initiaux organisés en une situation par la Cause Unissante (§), et A et B deux eidos nouveaux qui sortent de l'état de lyse sous l'action de la Cause Séparante (/).

La première notion que nous allons aborder grâce à ce formalisme est celle d'emboîtement de situations. Soient trois eidos a, b, et c organisés en deux situations que nous dirons emboîtées pour des raisons qui sautent au yeux: S1=a§b et S2=S1§c . Considérons que S1 est saturée, ce qui donne: S1 o A/B . Pour que le processus puisse se poursuivre, il est maintenant nécessaire de supposer qu'il y a héritabilité du lien, c'est-à-dire que c est maintenant lié à A et B, et non plus à a et b, qui d'ailleurs n'existent plus. Soit donc S2'=S1'§c . Si cette situation est à son tour saturée, nous obtenons quelque chose du genre A§B§c o A'/B'/C , et ainsi de suite. C'est un peu compliqué, mais c'est tout à fait capital pour comprendre le fonctionnement de la Weid, qui est le résultat de tels emboîtements de situations.

Soient maintenant ces deux situations: S1=a§k et S2=k§c . Si aucune n'est saturée, il ne se passe rien. Pour être plus précis, la Cause Séparante ne peut agir. Par contre la Cause Unissante continue elle d'agir, ce qui engendre une situation tout à fait nouvelle: S3=a§k§c . Il se peut que celle-ci soit saturée et se réduise à A/K/C , où en fait K n'est pas très différent de k. Au total, k aura simplement joué le rôle d'intermédiaire pour réunir deux eidos n'ayant au départ aucun lien. Cet eidos k correspond à l'objet-K de la théorie de Carrington (CARINGTON, La télépathie, Payot). Nous nommons résonance le phénomène par lequel deux eidos se lient par l'intermédiaire d'un troisième eidos. Si l'eidos "a" est lié à l'eidos "k", et que l'eidos "b" est aussi lié à "k", alors "a" et "b" se retrouvent unis bien que ne possédant pas de lien de parenté direct.

Cette notion est très importante car elle permet de sortir de la répétition continuelle de la même situation, autrement dit du solipsisme. Mais notez bien sa limite: à trop étendre la chaîne d'association, on diminue les chances de saturation. C'est comme si vous aviez, mélangées devant vous, toutes les pièces d'un grand puzzle dont vous ne connaîtriez pas l'image. En prenant seulement trois ou quatre pièces à la fois, vous pourriez facilement voir si elles s'emboîtent ou non. En revanche, si vous vous saisissiez d'une grosse poignée, vous seriez bien incapables de voir quoi que ce soit. Les choses se passent de la même manière dans la Weid, ce qui explique que tout ne résonne pas avec tout, et donc la stabilité relative des formes que nous percevons.

La notion de résonance se rencontre fréquemment dans la littérature, mais elle est particulièrement difficile à expliquer dès que l'on sort d'un strict cadre physique. Les théories qui rendent compte de résonances entre oscillateurs, comme des pendules par exemple, ne sont d'aucune utilité, pas même sur le plan analogique, pour comprendre des résonances entre formes ou significations. La principale difficulté pour nous vient de ce qu'un eidos est insécable. Par conséquent, ce n'est pas en regardant à l'intérieur que nous pouvons savoir si deux eidos se ressemblent suffisamment pour entrer en résonance. Il est bien sûr toujours possible de poser des critères extérieurs de ressemblance, mais alors nous ne pourrons pas construire une règle de résonance de portée universelle. C'est pourtant d'une telle règle dont nous avons besoin dans notre métaphysique pour éviter de tourner en rond. Cette règle, nous l'avons, en faisant jouer à un eidos particulier, le rôle d'intermédiaire pour unir deux autres eidos.

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Annexe 2

La chaîne d'élaboration des sensations visuelles


Soit une molécule sensible d'un bâtonnet de l'oeil humain. C'est évidemment un agrégat d'eidos, notons-le M, qui s'emboîte dans toute une chaîne d'agrégats: le bâtonnet, l'oeil, jusqu'à l'homme lui-même et au-delà. Soit d'autre part un photon, noté P, que nous considérons à son tour comme un agrégat d'eidos. Il ne se passe rien tant que M et P ne se constituent pas en situation sous l'action de la Cause Unissante, car pour le moment rien ne les relie, même s'ils appartiennent tous deux au plan de la matière. Pour déclencher le processus, il faut une résonance, c'est-à-dire un eidos K qui appartienne à la fois à l'agrégat M et à l'agrégat P. Lorsque cela se produit, nous pouvons dire que le photon et la molécule sont au même endroit, ceci non pas au sens où ils occupent un même lieu de l'espace car il n'y a pas d'espace, mais au sens où ils sont tous les deux associés à un même eidos dont, par commodité, nous interprétons la signification comme étant une position. La Cause Unissante entre en action et engendre la situation M§P. Si la molécule est dans un état approprié (non encore excitée), et si le photon possède les caractéristiques adéquates (longueur d'onde visible), alors la situation se réduit grâce à la Cause Séparante et nous obtenons une molécule excitée M'. Par construction, cette molécule est liée à une autre molécule, M1, et ainsi de suite en une longue chaîne qui aboutit au cerveau. Par héritage, le lien entre M et M1 issue d'une histoire antérieure persiste entre M' et M1. Nous obtenons donc M'§M1 o M"/M1' . M1' se lie à son tour à M2 et ainsi de suite. Se forme ainsi l'équivalent de la propagation d'un influx nerveux. D'autres bâtonnets ont bien sûr été excités en même temps que M. Les effets se propagent d'une manière identique, et le résultat global, une fois accompli l'ensemble de ce traitement câblé, s'interprète en termes classiques en disant que le cerveau est dans un certain état d'excitation.

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Annexe 3

Notre univers, une histoire sans histoire


Notre univers n'est évidemment rien d'autre qu'un agrégat d'eidos, tous liés par le fait qu'ils ont une lointaine origine commune dans le Germe. Mais, étant donné le processus progressif de construction, ces liens ne sont pas tous directs. Cela veut dire que l'univers est en fait constitué d'une multitude de situations emboîtées les unes dans les autres (rappelons qu'une " situation " correspond simplement à un ensemble d'eidos rassemblés par la Cause Unissante parce qu'ils sont nés ensemble grâce à la Cause Séparante). La conséquence d'un tel emboîtement sur le fonctionnement de la Weid est facile à saisir: la saturation d'une situation qui englobe d'autres situations dépend de la saturation d'au moins une des situations qui la constitue (voir annexe 1). Autrement dit, la situation globale ne peut évoluer que s'il y a évolution préalable de ses constituants. En quoi cela aide-t-il à comprendre l'histoire de notre univers? Tout devient clair une fois constaté le fait que le Tout du septième plan est une unique situation qui englobe toutes les autres situations, donc tous les eidos de notre univers. Quand tout ce qui la constitue sature, alors elle aussi sature à son tour, et notre univers devient d'un coup visible dans sa totalité depuis un autre univers extérieur. Par conséquent, il semblera vu du dehors n'avoir aucune histoire! Car rappelons que tous les processus de la Weid se déroulent hors du temps et que celui-ci n'est qu'une construction que chacun fait à partir d'une succession de situations. De l'extérieur, aucune de ces situations intermédiaires qui construit notre univers et dans lesquelles nous sommes impliqués, n'est visible. Seul apparaît l'eidos englobant la totalité, le Tout donc.

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