Notre corps change sans cesse ; nos perceptions changent sans cesse ; nos émotions changent sans cesse ; nos pensées changent sans cesse. Pourtant, nous persistons à croire que derrière tous ces changements il y a quelque chose de permanent. Et nous n'avons pas complètement tort, car en pensant cela, nous créons l'ego qui est justement notre idée de permanence.
Si une chenille et un papillon se rencontraient, que penseraient-ils ? Le premier trouverait sans doute inconcevable que l'on puisse habiter les airs, tandis que le second regarderait avec un peu de mépris cet être rampant. Chacun se sentirait tellement différent de l'autre qu'il n'imaginerait pas qu'il puisse y avoir continuité. Pourtant le papillon naît de la chenille.
De la même manière, il y a une continuité derrière la mort d'un individu, car la mort ne s'oppose pas à la vie, qui est une et indivisible, qui est la réalité même de la Weid enfouie dans le Principe Directeur, mais à la naissance. En quelque sorte le parcours de la vie est jalonné d'une multitude de métamorphoses, chacune ayant deux aspects, mort et naissance, qui ne sont que deux points de vue, l'un sur la métamorphose avant qu'elle ne se produise, l'autre une fois qu'elle s'est produite. Et d'un autre point de vue encore, il n'y a même pas du tout de métamorphose, mais un seul déploiement dans de multiples plans de réalité. Il est donc juste de voir la mort à la fois comme une catastrophe et comme un événement anodin, catastrophe parce qu'il y a rupture, à l'instar du papillon qui est très différent de la chenille, et événement anodin parce qu'il y a aussi continuité.
Plus précisément, que se passe-t-il lorsqu'un animal meurt ? Un découplage se produit entre le corps physique et le champ éthérique, ce qui provoque immédiatement la désorganisation du premier. Le corps tombe en poussière parce qu'il n'a plus accès au plan structurel et organisationnel qui lui sert normalement à se reconstruire en permanence quasi à l'identique.
Ensuite, disparaissent les eidos de l'éthérique qui sont propres à l'individu, parce qu'il n'y a plus aucun mécanisme pour les réaffirmer. Une cicatrice par exemple persiste dans la mesure où elle s'actualise sur un support de matière. Mais que disparaisse le support, et elle n'a plus de raison de continuer à exister.
De même les eidos individuels du champ astral subissent un sort identique, c'est-à-dire qu'ils disparaissent parce qu'ils n'ont plus le moyen de se réaffirmer. Chez les animaux, parce qu'ils ne possèdent pas la conscience réflexive, la seule façon en effet de réaffirmer les eidos de personnalité passe par le corps physique. Comme celui-ci a disparu, ne subsistent que les eidos propres à l'espèce.
Le résultat de tout cela est que l'animal d'une certaine manière survit, mais uniquement à travers les eidos qu'il a apportés et partagés avec d'autres durant son existence, ses descendants, son espèce, etc. Par contre il n'existe plus du tout en tant qu'être individualisé.
Que se passe-t-il lorsqu'un homme meurt ? A peu près la même chose, à savoir qu'il y a découplage entre le physique et l'éthérique.
Les raisons en sont certainement diverses. Nous pouvons tenter de les cerner. Le premier cas envisageable est celui d'un accident atteignant le corps physique, d'une ampleur telle que le champ éthérique n'a plus la capacité de l'entretenir ou de le réparer. Le second cas est celui d'une maladie dégénérative, où c'est là un défaut de l'éthérique qui finit par causer la désorganisation du physique. Enfin, il y a la vieillesse, ou des maladies d'origine psychique, à propos desquelles nous pouvons avancer que c'est au niveau de l'astral qu'est programmée la fin.
Donc à la mort d'un homme comme à la mort d'un animal, le corps physique se désorganise, redevenant pur Minéral, tandis que le champ éthérique persiste dans ses éléments qui ont été partagés avec d'autres au cours de l'existence, notamment avec les enfants, mais disparaît dans ses éléments strictement personnels pour cause de cessation de réaffirmation. De même persistent les éléments du champ astral qui ont été partagés.
La différence entre l'homme et l'animal est que les eidos individuels du premier persistent eux aussi, parce qu'ils continuent d'être réaffirmés par la conscience réflexive. Pour comprendre cela, il faut nous souvenir que du vivant déjà de l'homme, les eidos tricotés dans l'astral par la conscience réflexive le sont indépendamment du corps physique. Celui-ci ne sert que d'interprète grâce au cerveau qui tient le rôle d'antenne. Lorsque vous pensez consciemment, le processus qui fait que vos pensées se déroulent n'a pas besoin du corps pour fonctionner. Mais notez bien que pour en arriver à construire cette boucle qui fonctionne d'elle-même, il a fallu partir d'un corps en bon état de marche qui de surcroît a été utilisé dans de bonnes conditions. Donc lorsqu'un homme meurt, sa conscience individuelle persiste et continue de tricoter les eidos les plus solides créés durant son existence terrestre (il ne reste plus que les souvenirs puisque le lien avec le système de perception du corps est rompu). Sauf cas exceptionnel, le passage de la mort apparaît comme un simple glissement, contrairement à la naissance qui est une véritable rupture : les bébés grimacent et hurlent, tandis que les mourants sont souvent calmes et sereins (1).
Rapprochons maintenant trois idées. La première est la définition que nous avons donnée de la conscience en tant qu'acte, l'acte même de séparation eidique, et pas en tant que contenu, forme ou idée. La seconde est l'origine du mot âme, qui est anima et qui signifie le souffle, la vie. La troisième est l'idée bouddhiste selon laquelle derrière une pensée, il n'y a pas un penseur, mais seulement une prise de conscience de la pensée en tant que simple " prendre acte ". Ensemble, ces trois idées suggèrent de définir l'âme comme un acte, un processus, et pas comme un contenu, un ensemble d'eidos. L'âme sera donc pour nous l'acte de prise de conscience associé à la pensée réflexive. Pour cette raison, elle est le propre de l'homme. Précisons bien que cette dernière affirmation découle simplement de la définition que nous nous sommes donnés. Les autres règnes possèdent évidemment de la conscience, mais pas le regard intérieur qui donne la conscience de la prise de conscience, et donc en ce sens pas d'âme.
Nous pouvons maintenant dire que lorsqu'un homme meurt, son âme se retrouve toute entière dans l'astral, c'est-à-dire qu'elle ne tricote plus que des eidos de l'astral, ceux qui lui appartiennent en propre. Or ce plan présente une caractéristique très importante qui détermine la suite de l'histoire : la pensée est créatrice de la réalité. C'est vrai déjà nous l'avons vu dans notre monde physique, mais avec certaines limites dues à l'obligation qu'a un agrégat d'interagir avec d'autres agrégats. L'univers est bien un rêve, mais c'est le rêve simultané de tous les êtres qui le composent.
Dans l'astral en revanche, cette obligation d'interagir n'existe plus parce que tout se passe dans un micro-univers personnel et fermé, où penser, c'est agir, c'est créer. Si vous pensez être dans un château de sable, alors vous vous retrouvez dans un château de sable. Dans ce plan, la réalité a toujours la nature du rêve, mais c'est désormais un rêve individuel et non plus un rêve partagé par tous. Or souvenez-vous que les eidos que l'âme tricote dans l'astral sont pour l'essentiel ceux acquis lors du passage sur la Terre. Elle se retrouve donc dans une certaine mesure prisonnière d'elle-même. Pas complètement cependant, car il lui reste tout de même une petite possibilité d'interagir avec d'autres âmes, de vivants ou de morts (interagir voulant dire ici partager des eidos). Mais, parce que les rapprochements avec d'autres ne peuvent se faire que sur la base des mêmes idées (c'est la notion de grappe qui sera développée plus loin), le problème essentiel demeure : dans l'astral qui n'est que pensées, l'âme éprouve beaucoup de difficultés à sortir de la réaffirmation continuelle des eidos les plus solides, ce qui fait que tôt ou tard elle tourne en rond sur elle-même. Pour briser le cercle vicieux, il n'est qu'une possibilité, refaire un passage sur la Terre : RIEN NE S'ACCOMPLIT AU CIEL QUI NE SOIT D'ABORD ACCOMPLIT SUR TERRE.
Nécessité est mère de l'invention, dit-on. Dans l'astral, il n'y a pas de nécessité, donc pas d'invention possible, et risque d'enfermement solipsiste. Sur Terre en revanche, l'existence est enserrée dans un tel réseau de contraintes que l'invention est la seule issue et le solipsisme impossible (mis à part les autistes qui justement refusent toutes les contraintes de la matière).
Prenons l'exemple d'un Maître d'Oeuvre chargé de construire une abbaye. Il a dans la tête le plan idéal. S'il n'était pas sur Terre mais dans l'astral, cette pensée à elle seule suffirait à amener l'édifice à l'existence. Agréable facilité pourrions-nous dire. " Immortel " ennui en vérité, car rien ne permettrait de dévier de ce plan qui éternellement se répéterait identique à lui-même. Tandis que sur la Terre, les obstacles sont nombreux qui forcent l'émergence de nouvelles solutions : il n'y a pas d'argent pour faire venir de loin la pierre possédant la qualité idéale, alors on utilise une pierre locale, qu'on n'aurait jamais songé à employer ainsi, et qui se révèle avoir sa beauté propre ; les fondations d'une chapelle ont déjà été posées, qui seront réutilisées pour le cloître, lequel abandonne ainsi la forme du carré pour adopter celle du losange ; le terrain est en pente, ce qui oblige à concevoir l'ensemble sur plusieurs niveaux ; etc (2). Voilà pourquoi chaque abbaye cistercienne est unique bien qu'un même plan directeur ait présidé à l'édification de toutes. Voilà donc pourquoi les contraintes imposées par le monde physique font de la Terre une si formidable et irremplaçable école. Et voilà finalement pourquoi ce n'est qu'en repassant par cette école qu'une âme va pouvoir sortir de son enfermement.
Nous savons que l'âme survit à la mort du corps physique, et nous savons également que pour sortir de son enfermement, elle est obligée de refaire un passage par la Terre. La question à laquelle nous devons maintenant répondre est celle-ci : que se passe-t-il vraiment lorsqu'une âme revient sur Terre ? En termes plus prosaïques, pouvons-nous dire s'il y a ou non réincarnation ?
La première chose à observer est que l'âme est un produit de la conscience réflexive, qui elle-même est un produit d'un certain cerveau, doté en particulier de lobes frontaux. Par conséquent, toute construction d'un corps physique qui débouche sur la mise en activité d'un tel cerveau aboutit à la naissance d'une âme, que nous dirons être une âme neuve. En d'autres termes, la " fabrique " des âmes se situe sur la Terre même. Il n'y a pas de réservoir d'âmes non nées qui pour une raison ou une autre choisiraient de venir occuper un corps d'homme.
La deuxième chose à observer est que lorsque survient la mort physique, l'activité de l'âme se poursuit dans l'astral, sans rupture. Nous appelons âme ancienne une telle âme séparée de son corps qui a déjà vécu une existence terrestre.
La troisième chose à observer est que l'âme neuve et l'âme ancienne ne sont pas dans des lieux différents. Comme tout le reste de la Weid, elles sont dans le Point. Et dans ce Point, elles tricotent des eidos de même nature qui sont des eidos de pensées humaines.
Ces trois observations mises ensemble montrent qu'il est tout à fait concevable qu'une âme ancienne et une âme neuve partagent un certain nombre d'eidos.
Du point de vue de l'âme neuve, l'âme ancienne se manifestera principalement à travers l'inconscient, dans les rêves par exemple, mais parfois aussi de façon plus directe. Il s'agira alors de l'ange, du gardien, ou du guide dont parlent maintes traditions. D'une manière ou d'une autre, certaines pensées se manifestant à l'âme neuve pourront être ressenties comme des souvenirs, lui donnant ainsi à croire qu'elle est une réincarnation.
Du point de vue de l'âme ancienne, ce que vit l'âme neuve pourra être ressenti et assimilé comme sienne. Elle aura ainsi l'impression de vivre elle-même une nouvelle expérience sur Terre, de s'être réincarnée.
Cette conception des tribulations de l'âme permet de dire qu'il y a à la fois réincarnation et pas réincarnation ! C'est comme toujours une simple question de point de vue. De l'extérieur, il n'y a rien qui se réincarne, seulement des liens qui s'établissent entre certains agrégats d'eidos. De l'intérieur, l'impression peut être très fortement ressentie par l'âme neuve qu'elle est une réincarnation, et de même par l'âme ancienne qu'elle se réincarne, si sa compréhension du processus est limitée (on ne devient pas forcément plus intelligent en mourant !). Nous échappons ainsi à la principale difficulté à laquelle se heurtent les conceptions traditionnelles de la réincarnation. La plupart considèrent en effet qu'il y a réellement une âme substantielle qui se promène de corps en corps (3). Il leur est alors bien difficile d'expliquer pourquoi nous gardons si peu de souvenirs de nos vies antérieures. Selon nous, c'est tout à fait normal puisqu'un individu possède toujours une âme neuve, et que les " souvenirs " ne sont que des eidos partagés avec une âme ancienne, au gré des circonstances de leurs relations.
Nous ne pouvons malheureusement être guère plus explicites, car il n'y a en la matière que des cas particuliers. La seule chose que nous soyons en droit de tenir pour assurée est que l'âme ancienne oriente généralement les principales étapes de la vie de l'âme neuve : naissance, mort, grandes épreuves, rencontres importantes, etc. C'est une simple conséquence du fait que la Terre est une école. L'âme crée un certain nombre de conditions qui doivent lui permettre d'apprendre ce dont elle a besoin. Le reste de la vie de l'âme neuve est affaire de circonstances, pour lesquelles elle jouit d'une grande autonomie.
Il n'y a pas plus de règles concernant la nature des rapports entre une âme ancienne et une âme neuve. Tout est possible, depuis l'âme neuve qui n'est reliée à aucune âme ancienne, jusqu'à celle qui est " branchée " sur plusieurs à la fois (personnalités multiples des schizophrènes), en passant inversement par le cas où une âme ancienne se " branche " simultanément sur plusieurs âmes neuves. Le cas le plus fréquent reste tout de même celui d'une relation simple entre une âme neuve et une âme ancienne. Mais là encore tout est possible, depuis des contacts distants, jusqu'à des contacts quasi-permanents.
Tout ceci soulève une autre question : si l'astral est aussi peuplé que nous le supposons, si les âmes des défunts sont toujours là à nos côtés, pourquoi ne les voyons-nous pas ? Pour la même raison que nous n'avons habituellement pas conscience des pensées des autres : nous ne disposons pas de l'organe de perception approprié relié à notre conscience réflexive. Parce que les morts ne sont que pensées, ils nous sont invisibles. Reste qu'à des niveaux inconscients, nous pouvons dans une certaine mesure les percevoir, car nous disposons d'autres facultés.
Que devient, à la disparition de son corps physique, une âme neuve qui a été liée à une âme ancienne ? Le cas idéal, et nous comprendrons plus loin pourquoi il est idéal, est celui où les deux se rejoignent pour constituer une entité fusionnelle que nous appelons le Soi Total. Nous la disons fusionnelle parce que les différentes âmes qui la constituent partagent tous les eidos correspondant à l'expérience personnelle de chacune, qui est l'expérience de toutes, du Soi. Néanmoins chacune garde son individualité. Nous en reparlerons.
Plus fréquemment, l'âme rejoint un autre types d'entités que nous appelons des grappes, sur la base d'affinité d'idées et non plus de liens d'incarnation, karmiques pourrions-nous dire. Pour comprendre cela, nous devons nous souvenir que l'homme est le fruit d'une longue histoire. Des préhominiens à l'homme, il n'y qu'un tout petit glissement, avec pourtant un important saut qualitatif venant des lobes frontaux. Il est naturel de se dire qu'au début, la pensée réflexive devait vraiment être très embryonnaire. Cela a pour conséquence que l'homme ne survivait à la mort physique en tant qu'individu guère plus que les animaux. Il a fallu un certain temps pour que se développe la composante intellective, qui permet une vie intérieure ininterrompue, et donc une vie indéfinie de l'âme dans l'astral.
Si l'individualité a été ainsi préservée, les âmes ne sont pas pour autant restées complètement isolées, car, sauf exception, des regroupements ont pu s'effectuer par affinité. Ce sont les grappes, dans lesquelles se produit un partage plus ou moins grand d'eidos. Le nom est suffisamment évocateur, et l'on imagine très bien des individus attachés les uns aux autres par quelques idées, comme des grains de raisin.
Il semble assez logique de penser que les premiers regroupements ont dû se faire sur une base ethnique. Il suffit de constater l'omniprésence dans les sociétés primitives : du culte des ancêtres et de la déification de certains héros d'une part, de la croyance en la réincarnation d'autre part, d'une représentation de l'au-delà comme une simple forme idéalisée de la vie sur Terre, enfin. Ces grappes ethniques étant apparues les premières, elles sont aujourd'hui extrêmement solides. Il est important de se souvenir que les Cieux ne sont pas séparés de la Terre. Il y a donc eu coévolution totale entre grappe d'une ethnie et ses représentants physiques sur Terre. De là la persistance et même le renforcement à travers les générations de certaines idées comme le tribalisme ou le nationalisme.
Au fil du temps, se sont créés d'autres types de grappes, parce que la véritable raison de leur existence est l'attachement à l'existence terrestre, qui prend d'innombrables formes : attachement à la tribu, nation, etc ; attachement aux sens, en particulier à la sexualité ; attachement à des êtres (parents, enfants, femme, mari, etc) ; attachement à une tâche ; etc. Ce sont autant de motifs qui poussent d'une part à se rassembler, et d'autre part à revenir faire un séjour sur Terre. Ainsi, petit à petit, se crée une boucle qui s'auto-entretient : des âmes d'une grappe se lient à des âmes neuves sur Terre, qui le moment venu rejoignent la grappe et la renforcent, et ainsi de suite. Conséquence ? On tourne en rond et l'évolution se trouve bloquée.
Comment sortir de cette impasse ? Pour comprendre le blocage des âmes dans l'astral, il faut revenir au mental, qui est sa source.
Qui ne s'est retrouvé au moins une journée à ruminer des pensées, toujours les mêmes, qui reviennent et envahissent l'esprit, tant et tant qu'il devient impossible de s'en débarrasser ? Par exemple vous venez de vous disputer avec votre amie ou votre ami. Votre mental se met alors en marche et commence à sécréter son poison. Cela commence en général par de petits reproches divers et variés, qui, à force de répétitions, s'épurent et s'affinent pour se réduire à " il ou elle est vraiment stupide, je ne l'aime plus ". Quoique vous fassiez, vous êtes incapables d'échapper à l'emprise de ces pensées qui deviennent obsessionnelles. En termes weidiques, vous réaffirmez continuellement les mêmes eidos. Comme il vous est impossible de les effacer, l'issue doit forcément venir du dehors, c'est-à-dire d'un nouvel eidos auquel vous allez vous raccrocher, comme par exemple un coup de téléphone qui vous apprend que vous aviez monté toute une mayonnaise à partir de rien, ou une nouvelle rencontre. Le mental occupé à tricoter de nouvelles pensées, vous abandonnez vos obsessions.
Tel se présente le piège du mental, qui est donc aussi le piège de l'astral, puisque le second se construit sur le premier. Terrible piège en vérité, car il est en nous. Il peut à la limite faire songer à l'enfer. L'issue se trouve uniquement sur Terre, car la pensée doit se nourrir de la matière, c'est-à-dire d'eidos des autres plans, faute de quoi elle reste à jamais prisonnière d'elle-même.
La conscience réflexive constitue à n'en pas douter une formidable avancée. Mais, comme tout, elle a ses revers. Lorsqu'elle se déconnecte du monde, c'est-à-dire de tout ce qui lui a donné naissance depuis le Germe et les I.U., les pensées se mettent à proliférer d'une manière cancéreuse. C'est cela le piège. Piège individuel, mais aussi piège collectif, car ce qui se passe dans la plupart des grappes ne saurait être différent de ce qui se passe sur la Terre, puisqu'ils sont enfants de l'existence terrestre.
L'homme est créateur, nous l'avons dit. Mais, par immaturité, il lui arrive de confondre multiplication quantitative de pensées, le cancer et l'enfermement que nous venons de décrire, et fabrication qualitative, synonyme de plus de conscience. Pour bien saisir la différence, il faut revenir au Principe Directeur, qui est la cause ultime de toute création. Son sens profond est la génération de plus de conscience (qualité), et pas de plus d'eidos (quantité). Par l'Elan de Perfection, qui provoque la saturation d'un eidos, le conduit à son achèvement, il est à l'origine d'une conscience de plus en plus claire et distincte de cet eidos. Par l'Elan de Création, qui permet de sortir de la répétition en créant du nouveau sur ce qui existe déjà, il ajoute du sens à un eidos.
Ceci permet de comprendre pourquoi, avec les grappes, l'évolution se trouve bloquée. L'homme et les grappes, c'est-à-dire les plans 4 et 5 de notre univers, se sont mis à tourner en rond sur eux-mêmes, les grappes s'isolant les unes des autres en ressassant chacune leurs petites idées, et l'ensemble s'isolant à son tour du reste, c'est-à-dire des plans primordiaux 1, 2, et 3, respectivement du Minéral, du Végétal, et de l'Animal. Or dans la Weid, rien ne s'arrête jamais. En particulier, notre univers est destiné à boucler son cycle, car de son achèvement dépend l'existence d'autres cycles d'univers au-dessus et au-dessous. Cela se produira quand la situation globale constituée par la totalité des eidos de notre univers sera saturée. Malheureusement, cette saturation ne pourra avoir lieu tant que des groupes d'eidos persisteront à cultiver leurs isolement.
De ces quelques remarques qui découlent naturellement des principes de la Weid, nous pouvons déjà tirer trois leçons. La première est que, pour continuer l'histoire, l'homme doit à tout prix garder le contact avec les trois premiers plans du Minéral, du Végétal, et de l'Animal. Répétons-le, le Ciel n'est pas séparé de la Terre. Le Ciel est sur la Terre. La seconde leçon est que l'homme, à la fois individuellement et collectivement, doit contrôler les eidos produits par son mental pour éviter cette sorte de prolifération cancéreuse qu'est l'astral aujourd'hui. La troisième leçon est qu'il lui faut élargir son champ de conscience. Nous reviendrons sur ces notions dans la quatrième partie.
Le résultat de tout cela n'est ni un retour à l'animal, ni un suicide, ni une décérébration, mais un plus de conscience qui doit aboutir à la création du sixième plan, celui de l'âme collective. Remarquons que certains, appelés par les traditions des Sages ou des Initiés, ont compris toutes ces choses depuis longtemps. Ce sont eux qui ont commencé à débloquer la situation dans le Cinquième Plan en créant, et en montrant comment chacun pouvait créer, ce que nous appelons des Soi Totaux. Ils constituent le sommet de ce Cinquième Plan.
La différence fondamentale entre un Soi et une grappe est que le premier s'efforce de parfaire et de créer en prenant en compte tous les plans qui précèdent, ne faisant par là qu'actualiser à son niveau le Principe Directeur, tandis que le second multiplie et renforce toujours les mêmes eidos, c'est-à-dire que par la répétition il crée de la quantité et pas de la qualité.
Si un homme meurt avec la conscience que l'univers s'arrête à sa personne, ou au groupe auquel il appartient, ou à une idée, alors cet homme va probablement rejoindre une grappe. Si un homme meurt avec la conscience que la vie ne commence ni ne s'arrête à sa petite personne, qu'il n'est qu'une goutte d'un immense océan, une goutte infime qui pourtant fait que l'océan est ce qu'il est ; s'il part avec la conscience que par ses pensées, ses paroles, et ses actes, il influe sur le cours de l'univers entier ; s'il part avec l'idée qu'il est adulte et responsable ; alors cet homme rejoint son Soi, ou bien devient le germe d'un nouveau Soi qui ensuite va se déployer. Il retrouve sa vraie demeure, son chez-soi donc !
Un Soi Total n'est pas un être achevé. Il est en devenir. Il apprend l'art de la réalisation. Il trace des voies, il ouvre des pistes, car il se sait partie prenante de la suite de l'histoire. Il crée donc en s'incarnant une diversité de situations qui favorisent son perfectionnement ainsi que l'éclosion de nouvelles créations.
Les Soi sont aussi divers que sont les hommes. Chacun a sa personnalité, ses buts, ses missions, qui sont sa nature, qui sont comme un germe qui va se déployer à travers de multiples passages sur Terre. L'idée étant assez éloignée de la conception actuelle d'un homme, nous ne pouvons que tenter de la cerner par quelques métaphores.
Un Soi peut être assimilé à un grand livre. Au départ, presque toutes les pages sont blanches. Petit à petit, l'histoire s'écrit, avec chaque essai créateur. Plusieurs chapitres peuvent même être menés de front, correspondant par exemple à plusieurs incarnations simultanées. Les bouddhistes usent à ce propos d'une jolie métaphore :
" De même que la Lune peut se refléter dans l'eau sans quitter sa place dans le ciel, un Bouddha (ou un Soi) peut se réincarner sans quitter le Nirvana ; et comme la Lune peut se refléter dans plusieurs flaques d'eau en même temps, ainsi un Bouddha (un Soi) peut-il se réincarner simultanément dans plusieurs corps ".
Dans chacun de ces chapitres, l'être " déployé " jouit d'une certaine autonomie pour écrire son histoire à lui, qui est en même temps celle du Soi Total. Les différentes âmes qui font le Soi ont chacune leur personnalité, mais elles surgissent de la même source, sont reliées à la même vitalité. Et si elles n'ont plus d'ego, leur individualité garde de l'importance, car c'est le " plus " qui va permettre de faire mieux.
Un Soi peut aussi être imaginé comme un organiste jouant une fugue de Bach. Chacun de ses membres, ses mains et ses pieds, correspondent à une âme. Ils ont leur autonomie pour pouvoir jouer une partie différente. Mais en même temps ils sont tous reliés par la même intention, le même projet, la même finalité, et c'est ce qui fait que la création musicale s'accomplit.
Un Soi peut encore être assimilé à un océan, chaque goutte représentant un homme. Lorsque sa vie s'achève, il rejoint le Soi comme la goutte rejoint l'océan. Il se dissout dans le Soi comme elle se dissout dans l'océan, l'enrichissant de toute son expérience. Plus tard, lorsqu'une nouvelle goutte jaillit de l'océan pour animer un autre homme sur Terre, c'est un individu à part entière bien sûr qui vient à l'existence, mais c'est aussi la même émanation du Soi que les précédentes, la même goutte, car elle porte l'expérience de toutes.
Avec les Soi, nous sortons bien le cinquième plan, le plan astral, de l'impasse des grappes, car la dynamique créatrice est retrouvée, et le lien rétabli avec tous les autres plans. C'est donc la continuation logique de l'histoire de notre univers.
L'apparition des Soi constitue une avancée aussi formidable qu'a été l'apparition de la conscience réflexive. Mais il faut bien comprendre qu'ils ne sont pas tombés tous faits d'En-Haut, ni ne sont un cadeau de quelques Dieux. Ils sont le fruit terrestre de la conscience humaine, le plus élevé, le plus logique aussi pour continuer d'avancer. Mais ils exigent de la part des êtres humains des efforts considérables, car il s'agit d'aller vers des pensées qui sont au-delà des images, des formes, des symboles.
Les Soi existent donc puisque des hommes par leurs efforts les ont créés, ces hommes qui ont été des Sages, des Initiés. Chacun est en mesure de capter ces eidos depuis la Terre, comme tout autre eidos de l'espèce humaine. Chacun est donc en mesure de suivre leur chemin. Et plus il y aura d'hommes qui l'emprunteront, plus cela deviendra facile pour les suivants. La leçon de cette histoire est que notre sort est entièrement entre nos mains. Personne ne va venir nous apporter des solutions toutes faites. Nous pouvons choisir de tricoter des eidos de pensée étriqués et aboutir dans une grappe, ou bien choisir des pensées vastes et retrouver notre Soi, ou devenir germe d'un Soi nouveau. Ce chemin, qui est d'une certaine manière le meilleur de nous-mêmes, l'Amour infini, le Joyau inaltérable, l'or des alchimistes, la nature de Bouddha, le Christ en nous, etc, finira par être la réalité de la Terre. Les plans 1, 2, 3, 4, et 5 unis, cela fera le 6. C'est cela la suite de l'histoire.
Si tous les êtres humains ont conscience d'être des agrégats partageant d'innombrables eidos avec tous les autres êtres humains ainsi qu'avec les êtres des autres Plans, si tous les êtres humains ont conscience d'être beaucoup plus que leur existence actuelle, si tous les êtres humains collaborent à une action d'ensemble, alors une Ame Collective de la Terre entière commencera peut-être à émerger. Le Sixième Plan de notre univers sera né.
Le mot " âme " est bien sûr à prendre ici au même sens que précédemment. Il ne s'agit donc pas de la simple somme des eidos de la planète et des êtres qui l'habitent, mais de la conscience que pourra avoir d'elle-même cette totalité. Et c'est là que nous retrouvons le rôle créateur de l'homme, car lui seul, du moins pour le moment, possède avec la conscience réflexive l'outil apte à forger cette âme collective. Ce qu'elle sera effectivement, nous ne pouvons le dire car elle est à construire, à construire de surcroît sur le cinquième plan qui lui-même doit au préalable se refaire sur la base des Soi Totaux et se nettoyer de ses grappes ! Le peu que nous sommes en droit d'affirmer est que ce Sixième Plan se fera sur tous les Plans précédents, du 1 au 5, du Minéral aux Soi.
Une autre chose d'assurée est que nous ne devons en aucun cas tenter d'en forcer la réalisation. La principale raison en est qu'en pareille matière nul ne peut se prétendre détenteur du vrai bien de l'humanité et de la planète. N'oublions jamais que l'enfer est pavé de bonnes intentions.
L'autre raison est pratique : l'homme n'est pas un matériau si malléable qu'on a voulu longtemps le croire. L'histoire montre bien que les moyens démesurés mis en oeuvre pour le transformer, tant par certaines grandes religions que par des dictatures de tous bords, n'ont pas servi à grand chose. De même la faillite de la plupart des systèmes éducatifs prouve qu'il n'est pas si facile que cela de conformer des enfants à un moule. Toutes les mères savent d'ailleurs fort bien que leurs enfants arrivent au monde avec une personnalité déjà bien marquée, et qu'on ne saurait la changer. Donc surtout ne pas songer un seul instant à vouloir que l'homme change. Au bout du compte, en réalisant l'Ame Collective, il changera bien sûr, mais il faut bien comprendre que l'objectif sera atteint à condition de ne pas le viser !
Pour tenter de saisir ce paradoxe, arrêtons-nous un instant sur une ruche. Si nous observons chaque abeille séparément, il semble que chacune fasse ce que bon lui semble, parfois en solitaire, parfois en coopération avec d'autres, parfois même contrariant l'action des autres. Si maintenant nous fixons notre attention sur l'ensemble du travail accompli par toutes ces abeilles, alors nous constatons que quelque chose d'éminemment ordonné s'est mis en place et fonctionne. C'est que les intentions de chaque individu ont été modelées par une intention d'ordre supérieure. Autrement dit, si à son niveau une abeille n'a pas conscience du plan d'ensemble, celui-ci est bel et bien présent dans son inconscient. L'idée que cela suggère est que la manifestation de l'Ame Collective prendra sans doute la forme d'une intention globale modelant les intentions particulières de chaque individu.
La question qui se pose maintenant est de savoir d'où va venir cette intention globale. Nous savons déjà qu'elle ne sera en rien quelque chose d'imposé, car elle doit s'inscrire dans les profondeurs extrêmes des êtres humains, de l'espèce humaine. Revenant à la ruche, nous pouvons penser que cela se fera par un processus du même genre que celui qui a conduit des abeilles solitaires à s'associer. D'une certaine manière donc il suffit de " laisser faire ", en se contentant d'oeuvrer chacun à son niveau. La situation devrait basculer d'elle-même lorsqu'une sorte de saturation sera atteinte après qu'un ensemble suffisant d'individus aura créer les conditions d'une lyse. Voilà pour le Sixième Plan.
Quant au Septième Plan, c'est notre univers tridimensionnel qui parvient à la conscience de lui-même. Nous l'appelons le Tout. A ce niveau doivent se rejoindre tous les êtres de cet univers qui comme l'homme sont créateurs. Car il va de soi que ces milliards d'étoiles n'ont pas été faites seulement pour lui.
Pour résumer toute l'histoire, nous sommes partis d'un Germe qui n'avait d'autre conscience que la conscience élémentaire issue de chaque mouvement de séparation eidique de ses eidos constitutifs, qui n'avait donc pas conscience de lui-même en tant que tel. Ce Germe s'est déployé, donnant naissance à notre univers, et créant, par l'action du Principe Directeur, de plus en plus de conscience, à travers les Plans successifs du Minéral, du Végétal, de l'Animal, de l'Homme, des Grappes et des Soi, et bientôt de l'Ame Collective. Le mouvement doit se poursuivre jusqu'à ce que tout l'univers devienne une unique situation saturée. Mais cela ne se fera ici que par la création d'un eidos englobant tout, reliant tout. C'est justement le Tout, dont nous ne pouvons rien dire d'autre pour le moment. Alors l'histoire de cet univers s'achèvera, mais ce faisant une autre commencera, sur le cercle d'au-dessus.
Quant au but ultime de toutes ces histoires, il est d'amener le Principe Directeur à la conscience de lui-même. Chose impossible en vérité car il est et restera toujours dans l'obscurité du Fond-sans-Nom. Voilà pourquoi se créent tous ces eidos, pour essayer de nommer de plus en plus précisément le Sans-Nom. Voilà pourquoi se déploient tous ces univers en un mouvement qui ne s'arrêtera jamais. Ce ne sont que des tentatives de plus en plus lumineuses de rendre consciente d'elle-même cette obscurité infinie sans laquelle rien ne serait.
Notre âme existe de notre vivant, et elle existe aussi lorsque nous n'avons plus de corps pour l'exprimer. Mais c'est là que les choses se compliquent, car alors que sur la Terre on ne peut échapper aux interactions avec le monde et les autres, et cela dès que le cerveau commence à se former dans le ventre de la mère, ce n'est plus le cas dans l'astral, où l'on se retrouve avec pour seul bagage les pensées créées durant l'existence. Comme nous l'avons déjà dit, c'est toujours à partir du Minéral que se fabriquent des eidos de pensée nouveaux. C'est pourquoi dans l'astral on ne peut que réaffirmer et recombiner nos propres pensées.
Bien sûr, des regroupements entre âmes du même type sont possibles par résonance et affinité. On les appelle des grappes. L'on s'installe entre amis du même monde, et l'on répète les mêmes histoires. Un vrai sam-suffit cosmique ! Quand les amis ont des tempéraments agressifs, cela peut donner l'enfer. Quand on a été philosophes, musiciens, ou poètes, cela doit être plus agréable.
Voici à grands traits ce que nous pouvons imaginer du Cinquième Plan. C'est le fond commun qui alimente la pensée des vivants, un calque de la terre, mais avec très peu de possibilités de renouvellement au sein même de ce Cinquième Plan, du moins tel qu'il est aujourd'hui.
Pour changer d'air quand on est " là haut ", il n'y a qu'une solution, se brancher volontairement sur des eidos produits par les vivants terrestres, en influençant leurs pensées d'une manière plus ou moins discrète. En calculant judicieusement son coup, l'on peut en fin de course, c'est-à-dire à la mort de la personne " squattée ", se projeter avec elle dans un nouveau groupe d'amis, une nouvelle grappe, plus agréable, ou bien retourner dans la même en ayant renforcé son ego, et la grappe du même coup. Dans ce domaine, il n'y a pas de règles, tout est affaire de choix personnel.
Dans ce Cinquième Plan, existe un must, fait de grappes haut de gamme que nous appelons des Soi. Ce sont des eidos différents produits par des hommes différents. Nous savons que ces Soi existent pour deux raisons. La première est consciente : ils constituent le fond de toutes les grandes traditions et philosophies. La deuxième inconsciente : quelle que soit sa culture, ces eidos réveillent en chacun la nostalgie d'un homme à venir, un homme meilleur dans une société meilleure. Ce sommet de l'astral a été créé par des hommes qui avaient compris que l'on venait d'une unité et qu'il fallait y retourner. Ces hommes qu'on dit initiés ont exprimé le message chacun à leur manière, avec leurs propres recettes pour nettoyer l'astral de ses grappes les plus basses. Mais tous s'accordent pour dire que c'est seulement sur Terre que ce travail peut être fait. Quel travail au juste ? Autrement dit, comment ces hommes sont-ils sortis des grappes pour créer des Soi ? Nous donnerons quelques indications dans le chapitre 11. Pour l'instant, il suffit de comprendre qu'à la fin de leur vie, ils ne se sont pas embarqués avec un petit bagage d'idées étroites pour s'installer dans une chambre d'hôtel, croyant que c'était leur maison, mais qu'ils sont partis sans bagage personnel pour construire leur vraie demeure.
Imaginons maintenant que tous les êtres humains sur Terre aient suivi leur modèle. De leur vivant, ils utilisent tous les eidosde pensée existants mais sans se considérer propriétaire d'aucun. De la même manière que tous les hommes partagent le même patrimoine génétiques de l'espèce tout en étant différents, ils partageront le patrimoine d'eidos de pensées de l'humanité en préservant leur individualité. Cette unité dans la diversité devrait conduire à une nouvelle conscience, celle d'âmes reliées les unes aux autres en une Ame Collective consciente d'elle-même. La boucle vivants-morts se poursuivra, mais cette fois, c'est le sommet de l'astral qui sera renforcé au détriment des vieilles grappes, jusqu'à ce qu'il devienne le calque de la Terre. Les deux mondes seront identiques et unifiés. En fin de compte un consensus de réalité aura émergé, et ce consensus comme toujours deviendra la réalité même, la vérité. Le Sixième Plan rêvé par les Sages sera réalisé : la Terre et le Ciel ne feront plus qu'un.
Si nous étions seuls dans cet univers tridimensionnel, le Sixième Plan fermerait la boucle. Comme il existe probablement d'autres consciences que la nôtre, le travail ne va pas s'arrêter là. Le Sixième Plan terrestre devra s'unifier avec tous les autres Sixièmes Plans pour que se réalise le 7. Ce dernier correspondra au maximum du déploiement de conscience de notre Univers issu du Germe et des I.U.. Et voilà, le tour sera joué. La balle qui a été lancée sera revenue, changée, car forte maintenant de la conscience d'elle-même. Une nouvelle histoire commencera sur un autre cercle d'univers mais notre compréhension des choses s'arrête là. Seul le Principe Directeur, qui est éternellement présent, n'aura pas bougé. Et pourtant, à la fin de l'histoire il se trouvera enrichi, et nous avec puisque nous ne sommes en fin de compte rien d'autre que ses enfants.
1. Elisabeth KUBLER-ROSS, La mort porte de la vie, éditions du Rocher, 1982.
2. Fernand POUILLON, Les pierres sauvages, Seuil, 1964.
3. Joseph HEAD et S.L. CRANSTON, Le livre de la réincarnation, Christian de Bartillat éditeur, 1991.
Karma: mot sanscrit qui signifie " acte ". La théorie du Karma désigne dans l'hindouisme et le bouddhisme l'enchaînement des causes et des effets qui d'une manière implacable relie un acte (au sens large c'est-à-dire comprenant également les paroles et les pensées) à ses conséquences. Cette influence est supposée s'exercer à travers les incarnations successives d'un être.