Nos pensées créent le monde

Martine Castello et Vahé Zartarian

(première édition Laffont 1994, épuisée, réédité en 2003 chez JMG-éditions)


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Sommaire


Préambule.



A l'origine, ce livre devait s'intituler la Weid. Weid (prononcez oueïde) est la racine indo-européenne du mot grec eidos qui signifie " forme ", " idée ". C'est aussi le mot que nous avons choisi pour nommer les concepts que nous voudrions vous exposer, et dont l'ensemble constitue un système de pensée, une métaphysique, ou plus prosaïquement une nouvelle paire de lunettes pour voir le monde.

Pour voir, il faut des images, il faut des mots, il faut des pensées. Nous ne pouvons faire autrement. Pourtant c'est déjà trahir la Weid que de lui coller ainsi un décor et même un nom. D'ailleurs on peut très bien l'appeler d'un nom qui n'en est pas un, comme " Truc ", par exemple. Bien sûr, nous préférons utiliser le vocable Weid, mais ça ne nous empêchera pas de parler de temps à autres du Truc ! Car au fond, la Weid est plutôt un mode d'emploi qui décrit le fonctionnement global de tout ce qui existe. Si l'on veut prendre une autre image, c'est une paire de lunettes qui permet de voir d'un autre oeil la matière, le monde vivant, l'homme, l'évolution, l'origine de l'univers, la société, et même la notion de dieu. Dit encore autrement, c'est une boîte à outils contenant trois outils très simples pour démonter le monde. Mais il ne faut pas s'y fier, car derrière cette simplicité se cache une grande complexité, du fait que la Weid est comme un empilement de poupées russes. C'est ce qui fait sa richesse et sa fécondité.

Quand on est dans ce système, et que nous le voulions ou non nous y sommes tous, il n'y a qu'un moyen de s'en sortir. D'abord il faut comprendre son mécanisme, c'est-à-dire admettre que nous faisons partie intégrante de l'empilement de poupées, et qu'il n'y a rien d'autre que ça. Cette phase de soumission ne se fait pas sans mal. Mais une fois franchie, l'utilisation des outils devient aisée et tout va beaucoup mieux. En ce sens la Weid devient le symbole d'une renaissance par la connaissance. Mais il faut accepter d'abord de perdre beaucoup de nos idées et de nos illusions. Mourir pour renaître. Tout l'univers ne fait que ça. Pourquoi donc échapperions-nous à la règle ?

Cette vision n'a rien de vraiment révolutionnaire. Toutes les idées que nous allons vous exposer ont déjà été dites par les grands courants philosophiques et spirituels de la planète, et malheureusement un peu oubliées depuis. Elles se trouvent aussi en germe dans les paradoxes de la science contemporaine, ainsi que dans une vaste catégorie de phénomènes regroupés aujourd'hui sous l'appellation " états modifiés de conscience ". Nous n'avons réalisé que deux choses. D'abord rassembler intuitivement ce qui était épars, dans l'air de conscience de cette fin de vingtième siècle. Ensuite repeindre cette vision du monde avec des termes qui conviennent à une époque qui se veut rationnelle et logique. C'est un simple glissement, un tout petit glissement, car c'est toujours ainsi qu'avance la connaissance.

Nous pensons aussi que toutes ces idées, vous les portez en vous, car tous les êtres vivants de la planète baignent consciemment ou inconsciemment dans le même champs de pensées. Nous sommes simplement parmi ceux qui les expriment, car ces idées n'auraient pu voir le jour sans la moisson de connaissances accumulées par bien des hommes qui nous ont précédés.

Contrairement aux apparences nous ne sommes pas des fous mégalomanes ni des hurluberlus à prétendre ainsi rebâtir une vision du monde. Nous pouvons même décliner nos étiquettes. Vahé Zartarian est polytechnicien, et en outre diplômé de l'Institut Supérieur des Affaires. Martine Castello a pratiqué 18 ans le journalisme scientifique, et a quitté le métier pour se consacrer à cette réflexion qu'elle nourrit depuis longtemps. Aucun d'entre nous n'a de formation philosophique à proprement parler. Mais nos travaux sur la science nous ont naturellement conduits à l'épistémologie, et de là nous sommes passés le plus facilement du monde à la métaphysique.

Toute cette histoire vous paraît un peu compliquée. C'est vrai, elle l'est au début quand vous ouvrez le livre, car sa lecture, pour être comprise, demande que vous retrouviez l'esprit de l'enfant dont parlent toutes les traditions. En d'autres termes, essayez de mettre de côté durant les quelques heures que dure la lecture de l'ouvrage vos idées sur le réel. Si nous ne nous sommes pas trompés, et si nous nous sommes bien exprimés, tout devrait par la suite être beaucoup plus facile. Car une fois que l'on a compris le Truc, c'est comme le principe de moindre action en physique, ou la loi du moindre effort dans la vie, on y revient.

Nous pourrions conclure en disant que la Weid n'est qu'un jeu, un jeu éternel dont nous faisons partie. Notre ouvrage n'est que l'énoncé de cette règle du jeu. Quand on la comprend, on peut pleurer ou rire. Puis on se met à lancer les dés en connaissance de cause, et tout va beaucoup mieux.

Ce livre a été écrit à deux voix. Une voix analytique qui déroule logiquement les idées, et une voix synthétique qui parle directement au coeur. On retrouve là la voie humide et la voie sèche des alchimistes, deux chemins qui se complètent pour mieux se rejoindre.

La première partie du livre expose les limites des modes de connaissance actuels, et pose les fondements d'une nouvelle approche qui les dépassera, les fondements de la Weid.

La deuxième partie rentre dans le vif du sujet : la nature et le fonctionnement de la Weid.

La troisième partie est l'utilisation de cet outil pour expliquer les phénomènes qui nous entourent : la matière, la vie, la mort, l'homme, la pensée, l'esprit, etc.

La quatrième partie enfin déroule les conséquences de la Weid pour l'homme, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.

Pour avoir lu et relu notre ouvrage et l'avoir soumis à nos copains, volontaires désignés, nous vous suggérons de ne pas l'absorber à trop forte dose. Posologie conseillée : un chapitre à la fois, et dormir dessus !





A nos parents, et à tous ceux qui m'ont aidé, de quelque manière que ce soit.

A tous ceux que ce livre aidera, qu'ils soient nombreux ou pas.

Aux hommes de demain, qui pleureront d'être marionnettes d'une grande farce cosmique.

Aux hommes d'après-demain, heureux d'avoir appris à en rire.


Le feu donne la flamme qui illumine les hommes.

Le vent disperse les flammes qui embrasent le monde.




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